Protection du parc national du mont Sangbé : des habitants de Tounan et de Kénégbé formés à la fabrication de compost

Au nombre d’une soixantaine par session, des habitants de Tounan et de Kénégbé, villages des sous-préfectures respectives de Kamalo et de Sifié, ont été formés, jeudi 12 et vendredi 13 août 2022, par des responsables de la Convention de la société civile ivoirienne (CSCI) à la fabrication de compost en vue de leur inculquer les bonnes pratiques agricoles visant la protection du parc national du mont Sangbé mitoyen.

« L’idée, c’est de faire en sorte que ces communautés qui vivent autour du parc puissent contribuer à sa préservation », a fait savoir le chef du projet ”Benkadi” en Côte d’Ivoire, Tablet Oscar Gaguy.

Pour lui, la fabrication de compost permettra aux populations de disposer d’engrais biologique fait à base de matériaux naturels tirés de leur environnement immédiat. Ainsi, elles pourront enrichir les surfaces qu’elles cultivent actuellement et n’iront pas défricher de nouvelles parcelles dans le parc pour faire leurs champs.

Cette formation s’inscrit dans le cadre du projet ”Benkadi” mis en œuvre par la CSCI et trois plateformes d’ONG du Mali, du Burkina Faso et du Bénin.

Financé par le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas, cet atelier de formation, tout comme le projet Benkadi, vise à inculquer aux communautés riveraines l’importance de la préservation des aires protégées.

« Avec ce qu’ils nous ont montré, on va toujours utiliser le même coin pour faire nos champs », s’est engagé le chef du village de Notou, Dosso Sinaly, au terme de l’exposé du technicien spécialisé en cultures pérennes de l’Agence nationale d’appui au développement rural (ANADER), Yobouet Désiré.

Selon des études, seulement 8,20% des populations riveraines des aires protégées pratiquent de manière embryonnaire l’agriculture biologique à travers l’usage de fiente de poulet, de bouse de vache et diverses herbes comme fertilisants tandis que 41,8% de ces mêmes communautés ont recours à des fertilisants de synthèse dont les conséquences sont néfastes tant pour la santé du consommateur que du producteur.

Cette formation va donc renforcer la pratique endogène de biofertilisants dans la perspective d’une agriculture durable pour l’amélioration des rendements agricoles ainsi que des revenus des populations cible.

Les équipes de la CSCI se sont déployées dans 10 régions du pays, entre autres le Bounkani, le Tchologo, le Hambol, les Grands ponts, la Marahoué et le Tonkpi pour mener à bien la formation.

Créé en 1976 et à cheval sur les départements de Biankouma, Touba de Séguéla, le parc national du mont Sangbé couvre une superficie de 97 554 hectares.

Quant à la Convention de la société civile ivoirienne, elle est une faîtière apolitique à but non lucratif dont l’objectif général est d’influencer les processus politiques, économiques et sociaux pour le bien-être des populations résidant en Côte d’Ivoire. Sa mission vise ainsi à promouvoir l’Etat de droit, la bonne gouvernance, les droits humains, la démocratie participative et inclusive.

Source: Agence Ivoirienne de Presse