Le lancement du processus de labellisation du caoutchouc ivoirien par la filière hévéa en mars 2023, va encourager la transformation locale de l’hévéa, estime le journaliste indépendant Ange Kouakou, dans une tribune parvenue à l’AIP le vendredi 02 juin 2023.
« Cette initiative qui a pour but de garantir la qualité et la durabilité de la production ivoirienne tout en répondant aux nouvelles normes européennes de lutte contre la déforestation, devrait ainsi renforcer la confiance des investisseurs dans le secteur de la transformation locale et stimuler son développement en Côte d’Ivoire », affirme M. Kouakou.
La production de caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire n’a cessé d’augmenter ces dernières années. Elle s’est chiffrée à 950?000 tonnes en 2020, soit une hausse de 21 % par rapport au stock de l’année précédente (783?000 tonnes).
Cependant, relève le journaliste, dans le contexte de la crise du Covid-19, la demande a connu une baisse significative après que la Chine – plus grand importateur de caoutchouc au monde – a mis en place des restrictions strictes pour lutter contre la propagation du virus.
Cette situation, qui a entraîné une baisse des cours mondiaux, a révélé une forte dépendance de cette filière à l’exportation.
« Elle met en évidence la nécessité de développer les compétences locales de transformation des produits dérivés du caoutchouc naturel, un secteur encore inexploité par les entreprises ivoiriennes », poursuit Ange Kouakou.
Levier de croissance
L’homme de média relève qu’en Côte d’Ivoire, la plupart des usines se limitent à une transformation première de l’hévéa, exportant ainsi plus de 99?% du caoutchouc sous forme brute.
Face à ces défis mais aussi des opportunités que regorge la filière hévéa en Côte d’Ivoire, le gouvernement a créé, en 2017, une autorité de gestion de filière : le Conseil hévéa-palmiers à huile (CHPH).
Lancée dans le cadre du Projet d’urgence d’appui aux filières hévéa et palmier à huile (PUA-HP), cet organe a pour objectif, entre autres, d’instaurer une nouvelle dynamique de croissance et de développement pour l’industrie du caoutchouc, notamment à travers la promotion d’investissements dans le secteur.
Le gouvernement ivoirien, par le biais d’un accord conclu avec douze entreprises du secteur du caoutchouc en juin 2020, a concédé des ajustements fiscaux et des exonérations afin d’inciter la transformation locale du caoutchouc sur le territoire.
Source: Agence Ivoirienne de Presse