Côte d’Ivoire-AIP/Inter/ Soudan: la désobéissance civile pour protester contre le coup d’État matée par les forces de sécurité

Les forces de sécurité soudanaises ont tiré dimanche 7 novembre 2021, des grenades lacrymogènes sur plusieurs cortèges et arrêté des dizaines de manifestants au premier jour d’une nouvelle campagne de désobéissance civile contre l’armée, rapportent des médias internationaux.

Le général Abdel Fattah al-Burhane a dissout le 25 octobre, l’ensemble des institutions et procédé à l’arrestation de la quasi-totalité des civils avec lesquels il partageait le pouvoir. Depuis lors, la rue est entrée en résistance.

Ce dimanche, des centaines de manifestants ont défilé à Wad Madani (sud) ou à Atbara (nord) au cri de “Le peuple a choisi les civils”. À Khartoum, deux cortèges ont essuyé des tirs de grenades lacrymogènes. L’un dans le turbulent quartier d’al-Bourri et l’autre composé de dizaines d’enseignants en “protestation silencieuse contre les décisions du général Burhane”, a expliqué Mohammed al-Amine, un professeur de géographie.

Selon le syndicat des enseignants, 87 manifestants ont été arrêtés “sans mandat” et une enseignante a eu la jambe cassée. Dans la ville d’Omdourman, tout comme à Khartoum, des barrages de briques et de pavés ont été remontés dès samedi soir et des magasins sont restés fermés, pour respecter la désobéissance civile.

L’Université de Khartoum, où des étudiantes ont été frappées par des militaires jusque dans leurs dortoirs, a annoncé un débrayage illimité tandis que l’Université de la mer Rouge, dans l’Est, disait suspendre ses cours pour “la sécurité des étudiants”.

De “grève générale” en manifestations monstres, les Soudanais, qui avaient forcé l’armée à démettre le dictateur Omar el-Béchir en 2019, veulent peser alors qu’à huis-clos militaires, civils et médiateurs négocient une issue à la crise.

Jusqu’ici ces discussions n’ont mené ni à la formation d’un nouveau gouvernement ou au retour de l’ancien cabinet, ni à l’adoption d’une position claire sur la reprise ou non de la transition démocratique lancée à la chute de Béchir.

Le Premier ministre Abdallah Hamdok, en résidence surveillée, et ses rares ministres en liberté continuent de plaider le retour à l’avant 25 octobre mais l’armée veut un nouveau gouvernement plus enclin à sauvegarder ses intérêts, estiment des experts.

Le coup d’Etat et la répression qui a tué 14 manifestants selon des médecins ont pour conséquence la suspension de l’Union africaine et des sanctions dans l’aide internationale.

Source: Agence Ivoirienne de Presse