Côte d’Ivoire-AIP/Inter/ Le mouvement citoyen Wakit Tama, au Tchad, déplore “une répression barbare”

Le mouvement citoyen Wakit Tama, au Tchad, a déploré “une répression barbare” avec une “vingtaine de blessés, dont certains à balles réelles”, lors d’une marche de protestation contre la junte au pouvoir, qui s’est soldée par des représailles de la police.

Dans un communiqué publié samedi 02 octobre 2021, après la marche, la coalition Wakit Tama, composée de partis d’opposition et de la société civile “se réserve le droit désormais de manifester sans prévenir le ministère de la Sécurité publique”.

La police tchadienne a dispersé samedi à coup de gaz lacrymogènes un rassemblement de plusieurs centaines de personnes devant le siège d’un parti d’opposition à N’Djamena, à l’appel de la société civile contre la junte au pouvoir.

La manifestation de Wakit Tama, avait été autorisée vendredi par les autorités, mais le pouvoir avait exigé un itinéraire différent.

Le rassemblement avait été autorisé sur une avenue dans le centre de la capitale, mais cet itinéraire “est très éloigné de notre base et il est difficile” d’y “mobiliser du monde”, a déclaré l’opposant Succès Masra, ajoutant que plusieurs personnes ont été blessées par des tirs de gaz lacrymogènes.

Les manifestants, rapidement dispersés par un important dispositif policier, se sont ensuite rassemblés devant le siège des Transformateurs, le parti politique de M. Masra.

“L’itinéraire n’a pas été respecté, ils se sont regroupés dans un endroit autre que celui autorisé”, a déclaré le porte-parole de la police, Paul Manga, affirmant que “douze agents des forces de l’ordre ont été blessés et douze véhicules caillassés”.

Le mouvement Wakit Tama a décidé récemment de ne pas participer au dialogue national inclusif tant que les conditions d’un dialogue regroupant tous les Tchadiens ne sont pas réunies.

Le 20 avril, en annonçant la mort du maréchal Déby qui venait d’être déclaré réélu après 30 années au pouvoir sans partage, son fils, le général Mahamat Déby, était proclamé chef de l’Etat à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT), composé de 14 autres généraux fidèles à son père. Le CMT avait alors aussitôt révoqué le gouvernement, dissous l’Assemblée nationale et abrogé la Constitution.

La junte a promis des élections “libres et transparentes” dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois, et la désignation rapide d’un parlement intérimaire en attendant les scrutins, le Conseil national de transition (CNT). Il a finalement été désigné le 24 septembre. Le général Déby n’a pas exclu, récemment, de prolonger la transition de 18 mois si “certaines conditions” n’étaient pas réunies.

Source: Agence Ivoirienne de Presse