Des femmes, spécialisées dans le commerce de poisson d’eau douce dans la vile de Dabou, sont à la recherche d’un site dédié pour créer un marché de nuit.
A ce jour, elles sont une quarantaine qui occupe les alentours des feux tricolores du marché principal, à partir de 15 h, proposant à la criée, leurs marchandises aux clients en provenance d’Abidjan ou en transit dans la ville, avec ce que cela comporte comme risques.
De par leur position, elles sont exposées à des accidents car elles vendent quasiment sur la route, et sont souvent victimes de vols à répétitions et d’inondations liées au manque d’aménagement des lieux.
Propriétaires de places dans le marché ou à la gare des villages, elles payent déjà des taxes. Elles se réjouissent de la facilité qui leur est faite par l’autorité municipale qui y voit le prolongement de leur place du marché.
Jusqu’à 22 h, à la lumière des lampadaires, elles proposent toutes sortes de poissons aux clients à savoir Araie (ou raie), machoiron, brochet, capitaine, carpe, millet, etc, avec des prix qu’elles trouvent “abordables”.
“Le kilo d’Araie est devenu 3 000 f, les poissons ordinaires sont à 2 500 f, le kilo. Nous sommes des revendeuses, nous n’avons d’autres choix que de mettre une petite marge pour nous en sortir. Les clients s’en plaignent et souvent, on est obligé de donner au même prix pour ne pas que le poisson nous reste sous la main », explique Adamou Awa, une vendeuse.
De son côté, le conseil municipal apprécie l’initiative de ces femmes de permettre à la population du Leboutou de consommer du poisson d’eau douce. Toutefois, le maire Yède Niagne Jean Claude leur demande de se regrouper au sein d’une organisation formelle dont les responsables seront les interlocutrices auprès de l’administration municipale.
« Je vous exhorte à mettre sur pied un bureau pour obtenir un financement. Je vais négocier au cours des prochains conseils pour qu’on vous prenne en compte dans la construction du nouveau marché qui verra le jour d’ici peu », a promis M. Yède.
L’idée de la vente de poisson d’eau douce à partir de l’après-midi sur le trottoir est une initiative de Lath Yèble Elisabeth dit Babette. Il y a trois ans, revenue tard de “la brousse”, lieu de son approvisionnement en poisson d’eau douce peu après 18h30, elle décide alors dès sa descente de voiture au feu du marché, de liquider la marchandise pour au moins reconstituer le capital investi.
A la criée, avec un peu d’audace, elle se retrouve avec tout sa marchandise écoulée, avec pour couronner le tout, des commandes pour les jours à venir. Elle associe d’abord sa sœur à ce commerce et devant la forte demande, petit à petit, elle intègre d’autres femmes à son réseau.
A ce jour, elles avoisinent la quarantaine de femmes qui se livrent à la vente de poisson d’eau douce à la belle étoile et rêvent d’un site approprié.
Source: Agence Ivoirienne de Presse