“Innocents”. “Vulnérables”. Et pourtant… Des centaines d’enfants subissent au quotidien les pires formes de violences et brimades, aussi bien dans les foyers en ville que dans les villages ivoiriens. Lucarne sur une douloureuse réalité.
La violence à l’encontre des enfants, notamment en Côte d’Ivoire, au regard de certains chiffres (58% de filles et 66,5% de garçons ont été victimes de tout type de violences pendant leur enfance), laisse penser que le cap du mythe a été franchi, pour laisser place à la réalité.
Une étude menée par le programme national de prise en charge des orphelins et autres enfants Vulnérables du fait du VIH/SIDA (PNOEV), en collaboration avec l’institut national des statiques (INS) et dont les résultats ont été présentés mardi 03 août 2021 à Abidjan, corrobore qu’il y a urgence à adresser cette question.
Des explications du PNOEV
Au moins 15% des personnes auditées lors de cette étude, ont été victimes de violences. Elles ont été référées aux services sociaux pour bénéficier de prise en charge. Tout cela, allait de la grossesse aux violences conjugales, en passant par les dénis de ressources, ainsi que les enfants qui sont retirés de l’école, explique Koua Chimène du programme. En matière de norme, plus de 46% des personnes auditées ont estimé que la violence n’était pas un problème, a-t-elle poursuivi.
Pour Mme Koua, cette attitude est un sérieux problème au niveau des normes et valeurs dans la communauté. « Si ces enfants eux-mêmes pensent que la situation de violence qu’ils vivent n’est pas une violence, on ne peut pas les aider pour quelque chose qui n’est pas un problème pour eux. C’est donc normal de se faire battre, d’être violé, c’est normal que l’on soit injurié de bête, d’idiot et tout cela. En réalité, on a cette autre partie qui ne sait pas où demander de l’aide », assure-t-elle.
A priori, cette étude, réalisée dans diverses localités, notamment dans plus de 250 villages et villages sur près de 5880 ménages, met en relief que ces violences sont de tous ordres. De la violence physique à l’émotionnelle, en passant par la violence sexuelle. Elles sont très souvent commises par les proches des victimes, dans leur environnement immédiat.
Pour la directrice du PNOEV, Dr Solange Améthier, le rôle des parents dans la protection de leur progéniture, doit être de mise. « Pour tous les types de violences, les parents doivent être vraiment observant », assure-t-elle.
Parfois au niveau des violences physiques, l’on note des blessures, des brûlures ou bien les yeux qui sont enflés mais pour les violences émotionnelles, c’est l’injure à l’enfant. Quand on insulte l’enfant, tu es bête, tu ne vaux rien, tu ne vas rien devenir. “Cela marque l’enfant”, insiste-t-elle.
« Nous les parents, nous devons observer nos enfants. Vous voyez, un enfant qui était gai et qui subitement, se replie sur lui-même, se plaint, qui a des brûlures quand il fait pipi ou bien qui a des douleurs au niveau de l’anus, il faut faire attention », conseille Mme Améthier.
Source: Agence Ivoirienne de presse