Le préfet de la région du Kabadougou et du département d’Odienné, Famy Kouamé René, invite les populations locales à changer de mentalité, en exploitant suffisamment le grand potentiel agricole dont dispose leur région afin de pouvoir vaincre la pauvreté, dans une zone classée parmi celles présentant les indices les plus élevés, en déphasage avec ses atouts naturels.
« Depuis ma prise de service, j’entends souvent dire que notre département est pauvre, c’est vrai. J’entends aussi dire que les Odienneka sont pauvres, cela aussi est vrai. Mais, chers parents, vous êtes d’accord avec moi qu’on peut lutter contre la pauvreté par le travail surtout quand on a des potentialités aussi énormes. J’exhorte en conséquence les uns et les autres à changer de mentalité pour exploiter les potentialités existantes afin de sortir de la pauvreté. Je l’adresse tout particulièrement aux jeunes sans emploi », a-t-il lancé, dans une allocution à la faveur de la commémoration de l’An 61 de la Côte d’Ivoire indépendante, samedi 7 août 2021.
Une sobre célébration, suivant la directive nationale (en rapport avec la crise sanitaire de la COVID-19), marquée par une prise d’armes et un défilé militaire, sur le perron de la préfecture d’Odienné.
Le préfet a regretté les répercussion de la sous exploitation des grandes surfaces cultivables et fertiles disponibles sur le coût de la vie dans la localité, où les ménages restent confrontés à la cherté de la vie. A cause notamment de ce que la majeure partie des produits agricoles vendue sur les marchés est importée des régions environnantes, voire d’Abidjan. Alors qu’Odienné dispose d’énormes potentialités agricoles pour en faire l’un des plus importants greniers du pays, a-t-il affirmé.
Localisée dans l’extrême Nord-Ouest ivoirien, la région du Kabadougou dispose de vastes plaines propices à la culture du riz notamment (quelque 100 000 ha en partage avec la région voisine du Folon). Suffisamment arrosée (des points de 1600 mm de précipitations annuelles atteints), la zone dispose d’un sol et d’un climat favorables au développement de la majorité des vivriers et autres maraichers de grande consommation en Côte d’Ivoire.
La région reste cependant focalisée aujourd’hui sur la culture de l’anacarde et du coton. La culture du cacao y fait aussi progressivement son entrée, pratiquée par des populations allochtones et étrangères.
Cependant dans le Kabadougou, traditionnellement, l’on est, de culture, commerçant. Le travail de la terre, la production de vivriers notamment, ne s’imposant que pour les besoins domestiques. Dès lors prend tout son sens, le changement de paradigme préconisé, d’ailleurs favorisé par la nature.
Selon le Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté (DSRP), en 2008, quatre habitants sur cinq, dans la région du Kabadougou, vivaient en dessous du seuil de pauvreté.
Source: Agence Ivoirienne de Presse