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La sexualité des jeunes à Beni : entre pudeur, traditions et modernité

Avec l’évolution de la société et l’essor des nouvelles technologies de l’information et de la communication, les jeunes de Beni (Nord-Kivu) sont exposés à la sexualité de plus en plus tôt. Et pourtant, dans la plupart des familles dans la ville, la sexualité demeure encore un sujet tabou, a constaté le reporter de Radio Okapi. On n‘en parle pas souvent ou pas du tout. De nombreuses familles et surtout les parents sont donc, par ce fait, écartelés entre la pesanteur des traditions, la pudeur et les exigences de la modernité.

La sexualité, tout comme la mort, fait partie des sujets que la plupart des parents abordent rarement avec leurs enfants à Beni.

Même lorsqu’un enfant demande à ses parents comment fait-on un enfant, les réponses sont souvent vagues, gênées et éloignées de la réalité. La raison est simple : La pudeur, le poids des traditions et la complexité des relations parents-enfants, affirment certains analystes.

Une difficulté que reconnaît Maguy Panza, un parent interrogé par Radio Okapi :« Fra
nchement, nous avons du mal à aborder ce genre de sujets avec nos enfants. Ici, culturellement, c’est compliqué. Avoir le courage d’appeler son enfant pour lui parler de sexualité, ce n’est pas facile. Nous-mêmes avons du mal à comprendre ».

Cependant, Riziki Masika, jeune femme d’une vingtaine d’années, a franchi le rubicond. Elle avoue parler de la sexualité parfois avec sa mère :

« Parfois, ma mère prend le temps de m’en parler. Ça m’aide à me protéger, à prendre soin de moi. Et ça me permet de contrôler mes limites, de savoir ce que je peux ou ne peux pas faire en tant que fille ».

C’est justement ce que recommandent les spécialistes des questions d’éducation.

Liliane Musavuli, responsable de l’ONG Femme leaders pour le progrès de la jeune fille (FELP/JF) encourage le dialogue entre parents et enfants autour du sexe. Cela est dicté, selon elle, par la modernité et l’évolution de la société.

« C’est pour notre bien d’avoir ce courage de préparer les jeunes filles, particulièrement avant qu’il ne soit
trop tard. C’est souvent après les conséquences qu’on trouve les mots à leur dire. Il vaut donc mieux prévenir dès le plus jeune âge. Cela les aide à adopter une sexualité responsable et à éviter les conséquences regrettables », rassure-t-elle.

Il est vrai, reconnaissent certains parents, qu’avec l’évolution des mentalités et surtout, l’essor des nouvelles technologies de l’information, la sexualité n’a presque plus de secret pour les enfants aujourd’hui.

À l’école, dans la cité, dans les groupes de discussion sur les réseaux sociaux , ils parlent et découvrent la sexualité dès leur plus jeune âge.

Source: Radio Okapi